OUI et pas pour des raisons dogmatiques, mais parce que sa trajectoire révèle quelque chose de plus profond : un basculement générationnel.
Ousmane Sonko parle avec le cœur, mais surtout avec une sincérité qui résonne, dans un continent longtemps habitué aux discours creux souvent teintés de manipulations et de tromperies. Il a redonné confiance à une jeunesse qui se croyait condamnée à regarder passer l’Histoire. Il a décomplexé les masses, brisé cette vieille peur héritée de systèmes politiques où l’armée, la police ou l’appareil d’État étaient des armes au service d’une minorité.
Avec Sonko, une évidence s’est imposée : le pouvoir n’est pas la propriété privée des élites, il peut être contesté, disputé, transformé.
Qu’on l’aime ou pas, il incarne un moment historique.
Un moment où les jeunes Africains ne veulent plus seulement dénoncer : ils veulent participer, gouverner, proposer, construire. Il est devenu un miroir dans lequel une génération voit sa propre volonté de rupture, de justice, de dignité et de souveraineté.
Sonko est une bonne nouvelle pour l’Afrique non pas parce qu’il serait un messie mais parce qu’il réintroduit l’idée que la politique peut redevenir un espace de vision, de courage et de cohérence. L’espoir qu’il porte peut agir comme un catalyseur d’ambitions collectives, une dynamique capable de faire émerger une nouvelle manière d’aborder les défis du développement : éducation, industrialisation, justice sociale, gouvernance, culture, souveraineté économique.
Ce qui compte aujourd’hui, ce n’est pas de le glorifier.
Ce qui compte, c’est d’institutionnaliser son discours, de transformer cette énergie populaire en actions concrètes, en politiques publiques, en réformes, en projets structurants.
Sonko n’est pas la fin du chemin : il peut être le début d’une renaissance africaine, à condition que chacun prenne sa part.
Maky Madiba Sylla
Cinéaste et acteur culturel
