samedi 22 novembre 2025
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SÉNÉGAL – Aïssata Seck, celle qui mène le combat pour les anciens Tirailleurs Sénégalais

Figure majeure du combat pour la reconnaissance des anciens soldats africains enrôlés dans l’armée française, Aïssata Seck avait occupé le poste de Maire adjointe en charge des politiques mémorielles et de la lutte contre le racisme et les discriminations de 2016 à 2020 à Bondy. Engagée en politique, elle poursuit inlassablement son travail de justice et de vérité pour la reconnaissance des droits des tirailleurs sénégalais à travers son association pour la mémoire et l’histoire des tirailleurs sénégalais. Elle est actuellement la Directrice de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage et Conseillère Régionale Ile-de-France.

Entre histoire personnelle et combat intime
Son grand-père faisait partie des africains qui ont donnés leur poitrine pour la libération de la France devant la montée en puissance de l’Allemagne nazi. Après une génération – celle de son père –, elle reprend, en quelque sorte, le flambeau familial : faire en sorte qu’on reconnaisse le rôle prépondérant joué par les tirailleurs sénégalais dans la Grande Guerre. Née le 20 février 1980 à Meulan, Aïssata Seck, française, d’origine sénégalaise, est très engagée en politique et dans le milieu associatif. Son grand-père, Samba Yero N’Dom, tirailleur sénégalais, n’a jamais obtenu la nationalité française. Des années plus tard, comme si elle était prédestinée, elle a décidé de porter haut la voix de ces anciens combattants oubliés par la République Française.

Une pétition qui change l’histoire
Cela fait plus de dix ans que Aïssata mène ce combat : reconnaissance des droits des anciens tirailleurs africains. En 2016, elle lance une pétition afin de demander la naturalisation des Tirailleurs sénégalais, déchus de la nationalité française après les indépendances africaines. Cela, elle le perçoit comme une ingratitude de la part de la France. Aussi, immédiatement, la pétition, aussitôt lancée, récolte plus de 60 000 signatures. Acculée par cette vague de mobilisation exceptionnelle, la France décide, en avril 2017, sur un geste historique du président François Hollande d’octroyer la nationalité française à vingt-huit anciens tirailleurs. Une goutte d’eau dans la marre. Mais, une victoire quand-même.

Pour que la France ne les oublie pas
L’année 2024 marque le 80ème anniversaire de la Libération de la France. Et, afin que cela ne passe sous silence, Aïssata Seck “souhaite contribuer à la réussite des commémorations en faisant participer une partie de la jeunesse française et une partie de la jeunesse sénégalaise”. Loin de s’arrêter sur cette victoire, Aïssata Seck milite aussi dans de nombreuses associations pour une meilleure visibilité des soldats coloniaux dans l’espace public. Présidente de l’Association pour la mémoire et l’histoire des tirailleurs sénégalais, en décembre 2023, elle est nommée directrice de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. Elle œuvre à ce que les rues, les écoles et les monuments rendent hommage à ces hommes venus d’Afrique, souvent au prix de leur vie, pour défendre un pays qui ne les reconnaît que trop rarement. En effet, Aïssata Seck refuse que la mémoire de ces combattants ne sommeille dans l’oubli. Et pour cela, elle mérite toute notre considération.

Source : Ze-Africanews / Par Bamba Siaka Doh Ouattara

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