mardi 21 octobre 2025
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MALI – Sidiki Diabaté, le prodige de la kora dresse le pont tradition et modernité

Il fait partie des rares artistes qui n’ont pas eu à modifier leur civil pour booster leur carrière. Longtemps dans l’ombre de son père, le légendaire Toumani Diabaté, son nom s’accompagne d’un lot de chiffres sur les plateformes de téléchargement à donner le tournis. Albums après albums, tubes après tubes, la notoriété de l’artiste ne fait que s’épaissir.

Dans l’ombre de Toumani
Déjà à l’adolescence, Sidiki Diabaté s’est fait un nom sur les scènes européennes lors des concerts de son père, Toumani. Avec un visage juvénile et un doigté impeccable dans le maniement de la kora, l’artiste fait honneur à la caste des griots. On se souvient encore de son show à seulement 14 ans au festival Images et Paroles d’Afrique en Ardèche où il avait ouvert les yeux du public européen avec ses syncopes d’une infinie vélocité et groovy à couper le souffle sur les antiques répertoires mandingues. Ce jeune virtuose de la kora, doté d’un jeu sublime, cosigne, en 2014, avec son père l’album Toumani & Sidiki. Aujourd’hui encore, cette œuvre purement acoustique, où si on veut un trait d’union entre le père et le fils, démontre une certaine coulée de sève de la racine (le père) à la feuille (le fils). Cependant, Sidiki Diabaté ne fait pas que se borner à la transmission d’un héritage séculier. En effet, il s’est mué pour s’adapter aux exigences et aux nouvelles influences musicales d’une société qui n’a de cesse de se réinventer. Les collaborations sont donc pour lui des moyens de toujours rester à la page.

Sidiki Diabaté, une aura lumineuse
Sidiki Diabaté, loin d’être accroché à la tradition, a réinventé son style, en se posant comme un as de la musique urbaine ouest-africaine. Il a prouvé par ses productions qu’il n’est pas qu’un simple joueur de kora. Dans un style musical qui allie la rumba congolaise et les sonorités mandingues, et aussi des éléments de rap et de musiques urbaines. C’est à juste titre qu’il confiera à la journaliste sénégalaise Aïssatou Diamanka que sa musique “[…] est une autre façon de faire perdurer la tradition des griots […] avec une cascade d’effets synthétiques.” Ce jeune producteur et arrangeur talentueux dépasse aujourd’hui les frontières maliennes et son influence, toujours grandissante, témoignent de ses nombreuses collaborations avec des artistes africains et internationaux. Aussi, en 2015, il participe à l’album Humanz du groupe britannique Gorillaz. Il est également membre du collectif Lamomali, aux côtés de Matthieu Chedid, Fatoumata Diawara et Toumani Diabaté, une fusion musicale qui célèbre la diversité des sonorités africaines. Parmi ses nombreuses distinctions, l’artiste aligne les trophées : trois disques de platine, deux disques d’or, plusieurs Tamani d’Or en tant que meilleur artiste malien, sans oublier son statut de Meilleur artiste de l’Afrique de l’Ouest aux PRIMUD à deux reprises.

Des influences sénégalaises
Sidiki Diabaté se définit comme un enfant du monde. Cependant, son ancrage musical, profondément mandingue, est très proche des sonorités musicales sénégalaises telles que le mbalax. Selon lui, il n’a qu’en mentor. Youssou N’Dour, le golden boy sénégalais. Cela surprend quand on sait qu’il a fait ses premiers pas dans les pas de son père. « Youssou N’Dour est mon parrain artistique », confie-t-il, « et je prends souvent conseil auprès de lui. » Cette proximité avec la scène sénégalaise se reflète dans ses collaborations et ses liens amicaux avec des artistes comme Wally Seck. Son attachement au pays de la teranga s’est d’ailleurs concrétisé par un concert mémorable à l’Accor Arena à Paris, où il a célébré l’unité et la richesse des musiques africaines. « Pour moi, toutes les musiques africaines ont la même tonalité », explique-t-il, « c’est la manière de les proposer qui change. »

8 février, une date inédite
À l’approche de son concert du 8 février, Sidiki promet une expérience hors norme : « Ce sera un spectacle avec des effets spéciaux et une mise en scène grandiose. » Toujours animé par l’envie d’innover, il expérimente un concept qu’il a nommé la rumba mandingue. Ce nouveau style musical qu’il a créé est une fusion de sonorités africaines. Malgré les polémiques, de ces dernières années, qui ont écornées son image, Sidiki Diabaté gagne peu à peu une dimension et une maturité musicale qu’il prouve bien qu’il est l’héritier d’un nouveau style, à la croisée de la tradition et de la modernité. On pourrait dire en quelques mots qu’il fait de l’inédit avec du vieux et du moderne.

Source : Ze-Africanews / Par Bamba Siaka Doh Ouattara

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